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 JOY DIVISION
1977-1980
RETOUR VERS LES TÉNÈBRES
Oublions quelques instants les pas de danse endiablés; oublions les couleurs 'flashées', les beaux sourires maquillés et les poses accrocheuses: oublions aussi les jours ensoleillés et les nuits chaudes et étollées On ne retrouvait rien de cela dans Joy Division, mais beaucoup plus.
La ré-édition de leur sublime 12" "Atmosphère" et de l'album compilation rétrospective intitulé Substance, vient à nouveau démontrer comment Joy Division pouvait infecter et déchirer l'âme. Et comme le disait si bien un journaliste britannique en 80 à la sortie de Closer le second album du groupe, "S'il y avait une seule chose que Joy Division a accomplie c'est d'avoir centré leur musique autour d'un refus de prétendre que tout allait bien."
Connu à sa naissance sous le nom de Stiff Kittens puis de Warsaw, le groupe troquait son nom pour celui de Joy Division vers la fin de 1977. Entre ce moment précis et le suicide de son chanteur néo-romantique de 23 ans, Ian Curtis, le 18 mai 1980, à la veille d'une première tournée américaine, cette formation allait devenir un des, sinon LE groupe britannique le plus influent à émerger du bûcher funéraire post-punk.
Avec le succès subséquent autant commercial qu'artistique des compagnons de Curtis que sont Bernard Sumner, Peter Hook et Stephen Morris {avec l'addition de Gillian Gilbert) de New Order, une nouvelle génération de fans retournent aux origines de la plus mémorable exportation de Manchester. Tout comme la compilation de New Order: Substance. Joy Division: Substance regroupe certaines des pièces les plus connues ("Transmission",
"Atmosphere", "These Days", "Love Will Tear Us Apart") du groupe pour les fanatiques ainsi que quelques raretés de choix pour les collectionneurs.
Si certains ont affirmé que Joy Division a marqué la "fin du pop", alors que d'autres ont déclaré que le groupe était le "dernier mythe", on peut quand même dire que Joy Division est l'un des derniers groupes à avoir véhiculé un genre de contexte social propre à la fin des années 70. Ce genre a encapsulé pour un nombre suffisant de rock fans une espèce de sentiment de vive inquiétude, indéfinissable et obscur, provoqua par la conscience grandissante de la menace nucléaire, l'affaissement, l'isolation et la régression systématiques de la société, en particulier la société britannique. Ces sujets sont encore traités par des groupes aujourd'hui, mais pas avec autant d'intimité et jamais avec une justesse aussi existentielle que celle de Joy Division, "Dans un sens Joy Division nous touchait les tripes d'une façon particulière et très personnelle. Ce groupe était un produit de son temps: pour plusieurs d'entre nous, 11 définissait notre époque", a dit Dan Watson du journal britannique New Musical Express.
Cet album compilation pas vraiment facile d'accès n'intéressera peut-être que les vieux fans ou peut-être ne sera-t-il entendu que par des gens qui n'ont pas connu le groupe à cette période. Mais pour ceux qui adorent la musique qui agite et élève l'âme, qui explore et confronte, Substance de Joy Division reproduira pour eux la courageuse combinaison d'exultation et d'angoisse, de détachement et d'urgence de cette formation. Une décennie plus tard, son pouvoir survit.
Last updated on 2005-03-07 9:17:00 PM - 9:17:00 PM
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